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La synchronisation spontanée dans une conversation

Levinson a écrit un article (ci joint) très détaillé sur la manière dont notre cerveau se synchronise spontanément avec le cerveau de l’autre pendant une conversation.

Effectivement les humains ont une capacité exceptionnelle (et génétique liée à l’évolution) de pouvoir enchaîner les tours de parole les uns après les autres sans quasiment aucun espace.
Contrairement aux animaux qui ont un rythme beaucoup plus lent dans l’enchaînement du dialogue.

Dans la conversation humaine, le cerveau, dans un premier temps décode la parole de l’autre, simultanément il commence à préparer un début de phrase spontanée (pour accompagner, encourager, ou répondre à la parole de l’autre), et encore simultanément, il calcule le moment où il va enchaîner sur la parole de l’autre et corrige son début de phrase à la volée en fonction du fil de la conversation.

La durée moyenne d’enchaînement d’un interlocuteur sur la fin de parole de l’autre est de 200 milisecondes,
c’est le temps de réaction du corps humain.
Hors le délais de production de la parole est de l’ordre de quelques centaines de millisecondes (500 à 600 millisecondes pour prononcer un début de phrase).

Ceci oblige le cerveau à anticiper: il doit préparer –inconsciemment– à l’avance la parole suivante pour pouvoir enchaîner immédiatement après l’autre.

Il a également anticipé en fonction de la prosodie et de la syntaxe de la phrase, le moment exact où l’autre interlocuteur va passer la parole.

Cette activité intense et inconsciente du cerveau explique en grande partie pourquoi il est très difficile de porter son attention sur une pensée en même temps que la conversation.

Une question vient à l’esprit: quelle est l’utilité du point de vue de la théorie de l’évolution de ce mécanisme ? qu’apporte cet enchaînement quasi instantané de tour de parole pour l’évolution de la race humaine) ?

Nous y reviendrons, à très bientôt …