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L’attrait de la nouveauté

Contrairement aux ordinateurs, les humains ne peuvent pas transférer l’intérieur de leur cerveau pour partager des informations.
Le seul moyen à leur disposition c’est le langage.

Ce langage est par nature incomplet, flou, ambigu mais suffisamment efficace pour nous permettre de nous aligner à peu près sur un même contexte.

Le fil de la conversation permet à partir de ce contexte commun de visiter le cerveau — l’espace cognitif manifeste, c’est à dire notre représentation du monde — de chacun des interlocuteurs à la recherche d’une relation entre nos neurones et ceux de notre interlocuteur : par exemple :
– « il fait beau n’est ce pas » (l’information — banale — est au service de l’établissement de la relation sur un autre plan)
– « ah tu connais untel ? » (explicite)
– « Bonne idée, nous pourrions faire ceci ensemble » (explicite)
– « Ah tu aimes ? moi bof » (cette découverte est à la recherche d’une relation, infructueuse dans ce cas)

Le caractère spontané de la conversation permet de faire saillir en temps réel de nouvelles pensées dont nous sommes inconscients en début de dialogue — elles existent dans notre inconscient mais nous n’y avons pas accès consciemment, nous n’y pensons pas –. Ces pensées nouvelles vont enrichir progressivement le fil de la conversation par l’alignement des deux cerveaux.
Les pratiques naturelles et spontanées du langage permettent la synchronisation et l’alignement, il s’agit essentiellement de l’écoute active la reformulation le questionnement.

Si la conversation n’était qu’un échange sur des pensées connues consciemment avant le dialogue, la nouveauté ne viendrait pas.

Hors d’une part nous ne savons jamais à l’avance du tour que prendra une conversation,
d’autre part, nous sommes déçus si la conversation n’apporte rien de nouveau par rapport à ce que l’on sait déjà consciemment.

La conversation permet de découvrir de nouvelles relations inconscientes entre notre cerveau et celui de notre interlocuteur.
D’où son charme et son mystère.